Ils travaillent pour Twitter, Microsoft et autres Google : 640 professionnels des secteurs de haute technologie et d’internet ont signé un engagement indiquant qu’ils ne se mettront pas au service de Donald Trump pour réaliser une base de données répertoriant les Musulmans présents sur le territoire des Etats-Unis. Interrogé l’année dernière, en pleine campagne électorale, sur la possibilité de création d’une telle base de données, le candidat républicain avait alors répondu sur la chaîne télévisée NBC : « Oh, je mettrai certainement ce projet en application. Absolument. »
Mais il ne pourra pas compter sur ces 640 experts informatiques et des réseaux sociaux, qui ont exprimé par écrit, ce mercredi 14 décembre, leur « choix de se maintenir du côté des Américains musulmans, et de toute personne dont la vie ou les moyens de subsistance sont menacés par les politiques de recueil de données personnelles proposées par la nouvelle Administration ». Précisément, les signataires se sont engagés à : 1. refuser de participer à la création de bases de données qui permettraient au gouvernement de cibler des individus en fonction de leur race, de leur religion ou de leur origine ; 2. lutter, au sein même de leur entreprise, contre un recueil de données qui faciliterait une segmentation fondée sur l’ethnie ou la religion ; 3. prendre la responsabilité de détruire des données et leur sauvegarde, hautement sensibles à cet égard, et de démissionner de l’entreprise si elle leur ordonne la création d’une telle base.
Front uni des professionnels et des entreprises du high tech
Certes, une fois la victoire acquise, l’entourage du président élu a fait marche arrière sur ce type d’engagements chocs de campagne électorale. Tous ses proches collaborateurs démentent que Trump ait encouragé « un quelconque registre ou système qui puisse pister les individus sur la base de leur religion ». Néanmoins, le site web de Donald Trump n’a pas supprimé la mesure consistant à « interdire complètement l’entrée des musulmans aux Etats-Unis » ; et s’il entend l’appliquer, il ne pourra pas faire l’économie d’une base de données.
Côté entreprises, seule Twitter s’est explicitement élevée contre toute coopération avec le gouvernement pour surveiller ses utilisateurs. Son directeur général en charge des données et des solutions avait écrit, le 22 novembre dernier, que « nous interdirons aux développeurs (…) d’utiliser les données de Twitter à des fins de surveillance. Point final. » L’autre géant des réseaux sociaux, Facebook, avait dans un premier temps refusé de faire tout commentaire. Mais ce mercredi aussi, il a publié un communiqué dans lequel il confirme ne pas avoir été sollicité pour créer un répertoire des Musulmans, ajoutant que « bien sûr, nous l’aurions pas fait ».