Quand il s’agit d’un établissement catholique, les sanctions pour dérives et abus sont généralement assez légères. On se souvient de l’établissement scolaire Stanislas, qui avait simplement vu ses financements suspendus « provisoirement » par la mairie. Pour les établissements musulmans, en revanche, aucun droit à l’erreur.
Le collège Avicenne, établissement privé musulman situé à Nice, a en effet été contraint de fermer ses portes par décision de la justice administrative. Cette mesure fait suite à des révélations de « financements opaques » et d’« irrégularités financières manifestes », selon le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh.
Le collège Avicenne, fondé en 2015 et accueillant 99 élèves, devra cesser ses activités à la fin de l’année scolaire. Le rectorat s’engage à accompagner les familles pour assurer la transition des enfants vers d’autres établissements dès septembre. Malgré cette décision, l’avocat du collège a annoncé son intention de contester cette fermeture devant le tribunal administratif.
Si la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, avait déjà exprimé des préoccupations quant aux finances du collège Avicenne en vertu de la loi de 2021 contre le séparatisme, le collège a toujours affirmé être en règle avec ses obligations comptables et fiscales depuis son ouverture.
La rectrice de l’académie de Nice a souligné qu’aucune alerte n’avait été émise concernant d’éventuels cas d’embrigadement ou de radicalisation au sein de l’établissement, et que ce qui est reproché à l’établissement n’est qu’un souci de suivi financier. Dans ce cas, était-il vraiment indispensable de fermer le collège Avicenne à ce stade ?