L’affaire Elor Azaria a fait couler beaucoup d’encre en Israël. Condamné à dix-huit de prison, le soldat a été condamné pour avoir logé une balle dans la tête d’un Palestinien. Ce dernier portait sur lui un couteau mais, au moment de sa mort, était immobilisé et inoffensif. Le militaire s’était alors érigé en juge, déclarant à ses collègues que « le terroriste méritait de mourir. » Lors de son procès, Elor Azaria avaient reçu des soutiens de la part de plusieurs ministres : celui de la Défense, Avigdor Lieberman, avait évoqué un « jugement difficile », tandis que les ministres israéliens des Transports et de l’Education, Israel Katz et Naftali Bennett, avaient demandé au tribunal la grâce du soldat après que celui-ci avait été jugé coupable.
L’UEJF « indignée » par le traitement de l’affaire en France
L’affaire a logiquement été largement traitée dans les médias français. Notamment dans Libération, qui avait titré : « En Israël, un soldat meurtrier s’en tire avec les honneurs », en référence aux soutiens reçus, au statut de héros acquis par le militaire et à la faible peine prononcée par les juges. Un article qui a fait sursauter le président de l’Union des étudiants juifs de France. Sacha Ghozlan fait en effet part de son « indignation » dans un billet écrit sur le site The Times of Israel. Le président de l’UEJF estime, entre autres, qu’Abdel Fattah al-Sharif « n’était pas un innocent qui, par malchance, se serait trouvé au mauvais moment et au mauvais endroit, mais un terroriste qui venait de commettre une attaque au couteau. »
La société israélienne « s’en tire avec les honneurs »
Outre ces circonstances atténuantes, le président de l’UEJF fait également savoir que les voix n’ayant pas soutenu Elor Azaria étaient « beaucoup plus importantes et beaucoup plus nombreuses » que ce que Libération a pu laisser transparaître. Certes, le cas du soldat a divisé la société israélienne. C’est oublier un peu vite que sept Israéliens sur dix étaient pour une grâce d’Elor Azaria. Et que certains ministres se soient opposés à cette grâce pourrait paraître logique dans un pays qui dit être la plus grande démocratie du Proche-Orient. Selon Sacha Ghozlan, Israël s’en tire avec les honneurs de cette condamnation à dix-huit mois de prison car, écrit-il, la société a été « capable de s’interroger et de se mobiliser sur une question éthique, morale et juridique : un soldat qui tire une balle dans la tête d’un terroriste alors qu’il est au sol peut-il invoquer l’excuse de légitime défense ? » Le verdict du procès prouve que non, mais que si un tel acte est commis, il ne sera puni que très faiblement.