« Nous avons clairement fait part à la partie chinoise de notre évaluation et de nos attentes. Nous appelons à un changement de la situation au Xinjiang », a déclaré devant la presse l’ambassadeur de l’UE, Nicolas Chapuis.
Au Xinjiang, vaste région du nord-ouest chinois, au nom de la lutte contre le terrorisme, l’islamisme et le séparatisme, Pékin y a considérablement renforcé les mesures de surveillance et ouvert des « centres de formation professionnelle » pour les personnes soupçonnées de radicalisation islamiste.
Des associations de défense des droits de l’homme estiment qu’un million de personnes sont ou ont été détenues dans ces centres qu’elles qualifient de camps de rééducation politique. Pékin dément ce chiffre.
D’après M. Chapuis, la situation au Xinjiang soulève la question de « la liberté de religion, de croyance et d’expression » ainsi que celle « des droits fondamentaux des minorités » et de « la discrimination raciale ».
Il a assuré que l’UE était prête à « engager un dialogue avec la Chine pour montrer qu’il existe d’autres moyens de s’attaquer à la déradicalisation ».
En mars, la Chine avait annoncé qu’elle invitait les ambassadeurs des pays européens à se rendre en visite au Xinjiang mais ce voyage ne s’est jamais concrétisé.
Interrogé, M. Chapuis a indiqué que les dates en seraient « fixées par les autorités chinoises lorsqu’un programme aura été approuvé ».
« Il nous faut un programme et ce programme doit être considéré comme significatif » par les ambassadeurs, a-t-il dit.
Bruxelles souhaite aussi que des observateurs indépendants, notamment la Haute commissaire pour les droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, puissent se rendre sur place, a déclaré M. Chapuis.