Pièces manquantes au dossier ou encore contre-expertise prouvant qu’Adama Traoré est mort par asphyxie et non d’une « infection très grave » ayant touché plusieurs organes, comme l’indiquait la version officielle… Les éléments concernant Adama Traoré tendent, année après année, à prouver que le jeune homme a été victime de violences policières.
Depuis la mort d’Adama Traoré en juillet 2016, l’enquête est au point mort. Mais la famille de la victime vient de fournir à la justice un nouveau rapport d’expertise médicale.
Et ce dernier contredit les conclusions de l’enquête puisque, d’après les quatre auteurs du document, des professeurs d’hôpitaux parisiens, l’état de santé antérieur d’Adama Traoré ne peut expliquer le « syndrome asphyxique aigu » qui l’a tué. De quoi mettre à mal la version des enquêteurs.
Une expertise médicale commandée par la justice concluait que le pronostic vital d’Adama Traoré était « engagé de façon irréversible » avant même son arrestation, s’appuyant sur le fait que le jeune homme ait « une maladie génétique » associée à une « pathologie rare. » Ce qui libérait les gendarmes de toute responsabilité.
Mais la contre-expertise médicale est, selon les médecins, « fausse car elle ne repose que sur des spéculations théoriques sans fondement scientifique, en l’état actuel des connaissances. » Pire, les conclusions de l’expertise « sont biaisées sur le plan intellectuel, voire de l’éthique médicale. »
Aujourd’hui, les médecins demandent à la justice de revoir leur position quant aux gendarmes, en se posant « la question de l’asphyxie positionnelle ou mécanique. » Pour la famille, cette contre-expertise « démontre clairement que les gendarmes sont mis en cause » dans cette affaire, alors que l’avocat des Traoré réclame une nouvelle audition des gendarmes.