Suite aux propos racistes et islamophobes du vice-président du parti AfD, le vice-chancelier allemand a comparé le parti d’extrême droite aux nazis.
« Est-ce que quelqu’un qui va à La Mecque est vraiment à sa place dans la démocratie allemande ? » Avec cette question, Alternative pour l’Allemagne (AfD), le parti allemand d’extrême droite, a relancé son débat favori sur la compatibilité entre l’Islam et l’Allemagne. Une interrogation qui fait suite à la publication d’une photo du footballeur allemand Mesut Özil, qui faisait le pèlerinage à La Mecque. Alexander Gauland, le vice-président d’AfD, estime que l’on accepte d’un footballeur ce que l’on n’accepterait pas pour un autre corps de métier. Le député demande, à propos d’Özil : « Est-ce que sa loyauté va à la Loi fondamentale ou à un islam qui est un Islam politique ? »
Les membres d’AfD « coincés dans les années 1960 »
Dans son interview au magazine Spiegel, l’élu estime d’ailleurs que la Mannschaft ne représente plus son pays… « L’équipe nationale allemande ou anglaise n’est plus depuis longtemps allemande ou anglaise, au sens classique du terme », dit-il. Une semaine plus tôt, il avait déjà chargé Jérome Boateng, l’un des joueurs de l’équipe allemande : selon le député, les Allemands aiment cet homme « en tant que footballeur » mais ne voudraient « pas l’avoir comme voisin. » Pour Alexander Gauland, certes, les Allemands « vibrent avec le football, mais ce monde multiculturel est étranger à la plupart. » Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir outre-Rhin. C’est d’ailleurs le vice-chancelier lui-même qui a répondu au vice-président d’AfD.
« C’est un parti pour qui il s’agit avant tout de promouvoir des idées réactionnaires », a indiqué Sigmar Gabriel, avant de se lancer dans une comparaison avec les IIIe Reich : « Tout ce qu’ils disent, je l’ai déjà entendu notamment de mon propre père, qui a été un nazi jusqu’à son dernier souffle », a ajouté le vice-chancelier, qui estime que les membres d’AfD « sont des gens que l’ouverture au monde et le libéralisme de ce pays rebutent. Ils veulent revenir à la vieille République d’Allemagne de l’Ouest coincée et renfermée des années 1960 : quand les femmes étaient encore à la maison, les étrangers, les homosexuels et les lesbiennes devaient être invisibles et le soir on chantait des vieilles chansons de la Wehrmacht en buvant une bière. » Une idéologie « effrayante », a conclu le dirigeant politique.