Après avoir essuyé un premier refus, les délégations saoudienne et qatarie se sont rendues en Algérie pour lui demander de participer à leurs côtés au conflit.
L’Arabie Saoudite et le Qatar ont demandé à l’Algérie de participer à une opération de maintien de la paix au Yémen. D’après un diplomate algérien, “Riyad et Doha ont contacté Alger afin de l’inviter à prendre part à une force de maintien de la paix au Yémen.”
En 2015, l’Algérie avait refusé d’envoyer ses troupes et de rejoindre la Coalition arabe qui soutient le gouvernement de Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles houthis.
En octobre, le Général Ahmed Gaïd-Salah, vice-ministre de la défense algérien et chef de l’armée, avait reçu la visite de son homologue qatari, Ghanem Ben Chahin al-Ghanem, et son homologue saoudien, Abderrahmane Ben Salah al-Baniane. Tous deux étaient accompagnés de délégations importantes.
Depuis mars 2015, l’Arabie Saoudite a dirigé une coalition avec 9 pays arabes, qui avaient eux-mêmes été bombardés par les rebelles houthis. Pendant plusieurs mois, Riyad avait fait l’objet de nombreuses critiques de la part de la communauté internationale, et pour cause, elle avait à plusieurs reprises mené des frappes contre des civils. Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU), publié en août, les bombardements de la coalition sont suspectés d’être derrière la mort de plus de la moitié des civils yéménites tués. Le 9 octobre, plus de 140 personnes ont été tuées lors d’un raid aérien mené par la coalition, et qui visait un cortège funèbre dans la capitale Sanâa.
“L’Algérie n’autorisera aucune intervention de ses forces armées militaires »
“L’Arabie Saoudite veut en finir avec la guerre et entamer un processus de maintien de la paix où participeront les nations qui ont la confiance de Riyad et Doha”, ajoute le diplomate algérien. “L’Algérie a répondu qu’elle examinerait la proposition, mais que, pour le moment, elle tendait plus vers un refus qu’un accord.”
La doctrine militaire et politique de l’Algérie défend les principes de souveraineté nationale et de non-ingérence dans des conflits extérieurs, l’empêchant de prendre part à des interventions militaires qui ne la concernent pas. Au tout début de la campagne menée par l’Arabie Saoudite en mars 2015, l’Algérie avait clairement formulé son refus de participer au conflit contre le Yémen : “L’Algérie n’autorisera aucune intervention de ses forces armées militaires en dehors des frontières nationales. Par ailleurs, elle pourra offrir un soutien logistique en dehors de ses frontières sans entreprendre des actions armées”, affirme alors Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères algérien.