Unique suspect de l’attentat de la rue Copernic à Paris, en octobre 1980, qui avait fait quatre morts et environ quarante blessés, le Libano-Canadien Hassan Diab doit être libéré « immédiatement », ont ordonné les juges d’instruction français. L’homme est, depuis trois ans, en détention provisoire dans l’Hexagone. Il ne cesse de crier son innocence.
Les juges ont estimé que les charges à l’encontre du docteur Diab n’étaient « pas suffisamment probantes » et « se heurtent à trop d’éléments à décharge. » Le comité de soutien à Hassan Diab indique qu’« un ensemble de preuves accablantes montre que le docteur Diab ne pouvait pas être en France en 1980 lorsque l’attaque a été perpétrée » et que « de nombreux éléments confirment qu’il était à Beyrouth pendant cette période. »
Les juges ont en effet conclu que le docteur Diab ne pouvait pas avoir confectionné l’engin explosif ni placé celui-ci sur la moto qui a servi lors de l’attentat, puisqu’il passait ses examens à la faculté de Beyrouth. Des informations confirmées par « les documents de l’université libanaise » et par « les témoignages de plusieurs étudiants. »
« Les empreintes digitales, la description physique et l’âge du docteur Diab ne correspondent pas à ceux du suspect identifié en 1980 », ajoute le comité de soutien, qui demande la libération d’Hassan Diab « aujourd’hui. »
« Tous les tribunaux canadiens ont permis que cela se produise »
Pour les avocats du Libano-Canadien, « le respect dû aux victimes et leur besoin légitime de justice ne doivent pas être confondus avec l’obstination du procureur dont l’appel potentiel serait totalement contraire à la loi et aux faits. » En effet, le parquet a indiqué qu’il ferait appel malgré les preuves de non-culpabilité.
Le docteur Diab avait été extradé mais les soutiens au Canada ont été nombreux. L’heure est maintenant aux explications. « Comment le Canada aurait-il pu extrader un Canadien vers la France alors que la France n’a jamais fait de procès contre le docteur Diab ? », demande le comité de soutien qui estime que, « grâce à la Loi sur l’extradition du Canada, des procédures permettent de priver injustement les Canadiens de leurs libertés. »
Car Hassan Diab a été extradé en se basant « sur des preuves extrêmement peu fiables », ajoute le comité de soutien qui déplore que « tous les tribunaux canadiens ont permis que cela se produise. » « Bien que nous soyons reconnaissants et soulagés que la justice ait été rendue, nous devons nous assurer que le système sera corrigé de façon à ce qu’aucun autre Canadien ne fasse l’expérience de ce qu’a vécu le docteur Diab », peut-on lire dans le communiqué du comité de soutien.