Après avoir réagi à propos des écoutes téléphoniques dans Le Canard Enchaîné, l’avocat Karim Achoui revient cette fois sur le contenu des écoutes publié par L’Equipe.
Des équipes de football rongées par le despotisme d’agents et d’entraîneurs… ou quand Bernès et Deschamps ont noyé l’OM sous la fange. Réagissons avant qu’ils ne fassent de même avec l’équipe de France ! L’Equipe a dévoilé — comme un coup de tonnerre venant gronder et ébranler la mafia qu’est l’Olympique marseillais — le contenu des écoutes issues des entretiens téléphoniques de Jean-Pierre Bernès avec, entre autres, Didier Deschamps. « Je ne me prends pas pour un autre, mais je suis l’agent le plus important de France », se plaît à asséner Bernès, comme un leitmotiv abrutissant, un refrain propagandiste déployé par celui qui semble prôner son omnipotence, et se comporte comme un despote envers des joueurs qu’il méprise et traite comme ses sujets, tout comme Didier Deschamps, monstre tyrannique, entraîneur de l’OM, puis de l’équipe de France désormais.
Monsieur Bernes prétend être l’agent le plus important de France tout en s’affichant comme la pureté et l’honnêteté incarnées… Arrêtons là l’hypocrisie : Bernes ne s’est pas fait sans quelques égratignures, sans quelques combines. Ainsi, en parlant, de Margarita Louis-Dreyfus, propriétaire du club, celui-ci répète qu’« elle ferait mieux de partir vite, ou ça risque de lui coûter très cher.’ Ne serait-ce pas là des menaces en creux de la part de l’agent de Didier Deschamps, qui prévoirait un ‘putsch’, un coup d’Etat pour récupérer l’intégralité du pouvoir sur le club ? Ou est-ce davantage un constat du gouffre financier dans lequel s’embourberait l’OM, heurté par des affaires louches, et dont son président, Vincent Labrune, voilerait, tairait la réalité ?
Deschamps, principal boulet aux pieds de l’équipe de France
Seulement, ce n’est pas tout : les écoutes laissent entendre que l’affaire Guérini — une affaire politico-financière — viendrait toucher le club marseillais. Bernès et Deschamps ne cessent, de plus, de mépriser les joueurs, qu’ils considèrent comme leurs bons petits soldats, les utilisant les uns contre les autres afin d’insinuer des menaces pour les faire rester ou partir de l’équipe de football. Quel esprit sportif ! Quel bel esprit d’équipe messieurs ! Les deux compères agissent comme de véritables manipulateurs, utilisant jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat pour obtenir ce qu’ils souhaitent et se protéger, se vantant avec dédain de leurs magouilles et de leurs profits.
Didier Deschamps, qui s’érigeait en juste, en sage, une incarnation même de la tempérance, Dieu le père à l’y croire, s’avère, en réalité, n’être qu’un entraîneur fondant son jugement sur sa seule volonté arbitraire, un capricieux, qui refusa de faire entrer Gourcuff dans le club, tout comme il décida d’exclure Benzema de l’équipe de France. Le journal L’Equipe en dresse l’esquisse d’un portrait d’un homme dur, qui traite ses joueurs comme du bétail, traitant Gignac de « boulet »… Comment espérer que les joueurs se donnent à fond dans de telles circonstances ?!
Monsieur Deschamps, vous qui pointez du doigt les joueurs, vous qui excluez un des meilleurs joueurs français à la veille de l’Euro — Karim Benzema — ne seriez vous pas, vous, le principal boulet aux pieds de l’équipe de France?
Karim Achoui est avocat et fondateur de la Ligue de défense judiciaire des musulmans.