Il avait fallu l’intervention de plusieurs ministères — l’Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères —, du vice-Premier ministre Jan Jambon et de la Régie des bâtiments pour en arriver à la résiliation du bail emphytéotique conclu avec le Centre islamique et culturel de Belgique. Pour reprendre la gestion de la Grande mosquée de Bruxelles à l’Arabie saoudite, la Belgique a mis toutes les chances de son côté, un demi-siècle avant la fin de la concession. Les autorités saoudiennes ont encore six mois pour quitter les lieux.
Mais le Centre islamique et culturel de Belgique ne l’entendait pas de cette oreille. Le CICB avait en effet contesté la décision de Jan Jambon devant le Conseil d’Etat. Le Centre dénonce une résilitation unilatérale. Pour rappel, la convention de concession avait été signée entre le CICB et l’Etat en 1969. Mais un rapport de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM) avait établi, concernant la mosquée bruxelloise, « clairement un lien entre le salafisme, le wahhabisme et une certaine permissivité à l’égard d’actions violentes, à l’égard du terrorisme. »
Le CICB a donc décidé de saisir le Conseil d’Etat, espérant voir la justice revenir sur la résiliation de la convention de concession pour la Grande mosquée de Bruxelles. Accusé de répandre « le salafisme wahhabite, un courant qui peut jouer un rôle déterminant dans le radicalisme et le radicalisme violent », le CICB n’a pas plus convaincu le Conseil d’Etat que les élus : s’il affirmait qu’il n’y a « aucun lien n’ayant pu être établi entre les attentats du 22 mars et la Grande mosquée », le CICB a vu le Conseil d’Etat rejeter son recours. La raison ? La juridiction estime qu’elle n’est pas compétente pour s’en saisir.