La cérémonie traditionnelle d’échange de vœux avec les autorités religieuses a lieu ce matin à l’Elysée. Hier, en apprenant qu’il n’était pas sur la liste des invités, Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, a considéré qu’il s’agissait d’une « injuste et inexplicable mise à l’écart », alors que celui-ci y était convié jusqu’alors.
Il a donc décidé de se retirer du CFCM. Il a également déclaré ne plus vouloir participer à des initiatives « émanant des pouvoirs publics sur l’organisation du culte musulman. »
« Il est surprenant que l’institution religieuse musulmane la plus emblématique de France, fruit d’une loi d’État pour manifester la reconnaissance de la Nation aux milliers de soldats musulmans morts pour la France durant la Première guerre mondiale, soit ainsi marginalisée voire ostracisée », s’est exprimée la Mosquée de Paris dans un communiqué. Le recteur Boubakeur s’estime en effet mis au ban depuis qu’il a laissé les commandes du CFCM en 2015.
« L’édification de l’Islam de France (…) ne peut raisonnablement se faire sans la participation active et responsable de la Grande Mosquée de Paris », a t-il ajouté. Pourtant, fin janvier 2017, Dalil Boubakeur avait refusé de participer au chantier de la Fondation de « l’Islam de France », avant de prendre finalement la place de président du conseil d’orientation de celle-ci.
Pendant la cérémonie des vœux, chaque culte est représenté par deux personnes. Le CFCM étant l’interlocuteur musulman officiel de l’Etat, il sera représenté par son président en exercice depuis juillet, Ahmet Ogras, ainsi que son prédécesseur Anouar Kbibech.
Ahmet Ogras devrait rencontrer dans les prochains jours Dalil Boubakeur suite à sa décision et à son communiqué. Pour lui, le CFCM n’est pas responsable du froid qui semble s’être installé entre l’Etat et la Grande mosquée de Paris.