D’après les révélations du journal Le Parisien, l’Île-de-France a financé une formation en coaching média à trois élus de l’UMP pour la somme de… 22 274 euros. Parmi eux, Geoffroy Didier, qui se présente à la primaire des Républicains.
« La République de la confiance ! » Qu’il semble loin, le slogan qu’avait décliné Nicolas Sarkozy, le président des Républicains, lors du lancement de sa formation. Trois cadres de l’UMP — l’ancien nom de LR — ont participé à une formation sur la « prise de parole et maîtrise des interviews. » Et tout cela, aux frais de la princesse. Ou plutôt de la région Île-de-France. Et pourtant, Geoffroy Didier et les deux autres personnes incriminées — Pierre-Yves Bournazel et Géraldine Poirault-Gauvin — assument pleinement leurs actes. Le prétendant à la primaire de 2016 déclare qu’il a « fait valoir ce droit dans le strict respect de la loi. » « Le problème, ajoute-t-il, c’est que, dès que le nom Bygmalion est évoqué, on s’attend à des choses sulfureuses. Mais en 2011, personne ne pouvait imaginer le scandale qui allait éclater par la suite. » Car, oui, la société qui lui a prodigué ce coaching est une filiale de Bygmalion.
Les mis en cause ne voient pas où est le problème
Géraldine Poirault-Gauvin etPierre-Yves Bournazel insistent sur l’importance des séances auxquelles ils ont participé. Pour eux, c’est une aide réelle qui donne de l’assurance par rapport à la prise de parole en public. Bournazel déclare au quotidien Le Parisien que ces formations sont un « droit offert à chaque élu. » Pour sa défense, il insiste : « Je n’ai jamais utilisé la totalité de l’enveloppe budgétaire qui, chaque année, est accordée aux élus pour la formation. » C’est que, chez Les Républicains, on dénonce assez l’assistanat pour ne pas vivre aux crochets de l’Etat.
Du côté des socialistes, on fulmine. Pour Corinne Bord, ancienne vice-présidente du PS de l’Île-de-France, les caisses du Bygmalion ont été alimentées au profit du contribuable et de la région. Pour un autre élu du Parti Socialiste, « on parle quand même d’argent public, là ! Et visiblement, ils ont profité, plus que n’importe quel autre élu, de séances de coaching personnalisé pour servir leur seule ambition politique. » Face à cet acharnement, Geoffroy Didier s’explique et déclare que l’expression publique dans la vie d’un politicien est importante et que les formations auxquelles il a assisté sont utiles pour redonner au peuple une confiance perdue en la classe politique. « L’expression publique est inhérente à la fonction d’élu local. Que l’on cherche à se former pour s’améliorer, c’est au contraire une bonne chose. Je ne vois vraiment pas où est le problème », conclut-il. Aucun doute que cela contribuera à renouer cette confiance perdue entre élus et électeurs…