Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a effectué une visite éclair en Palestine occupée. Une visite « désintéressée », a-t-il dit, même si la France rêve de pouvoir œuvrer pour la paix.
La France va organiser une conférence internationale pour relancer l’effort de paix avec les Palestiniens en fin d’année. Un projet auquel sont d’ores et déjà opposées les autorités israéliennes. Ces dernières reprochent à la France son vote à l’Unesco sur la résolution « Palestine Occupée », que Bernard Cazeneuve et Manuel Valls ont déjà dit regretter. Mais ces regrets étonnants n’ont pas permis à Jean-Marc Ayrault d’être reçu comme il se devait par Benyamin Netanyahu. Il faut dire que la visite du ministre français n’avait aucune finalité, si ce n’est de convaincre Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien d’accepter l’invitation de la France à sa conférence internationale pour la paix.
Israël et la Palestine écartés des premières négociations
Dans une indifférence presque générale, Jean-Marc Ayrault a indiqué qu’il voulait prendre « ses responsabilités. » En Cisjordanie, le ministre des Affaires étrangères est venu parler du déroulement de cette rencontre, qui réunira le 30 mai les Etats-Unis, l’Organisation des Nations unies, l’Union européenne et la Russie, mais aussi des membres de la Ligue arabe et plusieurs autres Etats. Ce n’est qu’à l’automne que Palestiniens et Israéliens seront invités à participer aux négociations. Autrement dit, fin mai, la France tentera de résoudre le conflit israélo-palestinien… sans les parties directement concernées.
Pour tenter de convaincre du bienfondé de son initiative, la France explique qu’elle est « désintéressée et en même temps, elle est profondément convaincue que si on ne veut pas laisser prospérer ici dans cette région les idées de Daesh, il faut faire quelque chose. » Jean-Marc Ayrault a rappelé que la situation dans cette région était « intenable et dangereuse. » Si Mahmoud Abbas a écouté avec attention le ministre français, Netanyahu a, lui, dénoncé le soutien par l’Hexagone de la « résolution scandaleuse » de l’Unesco. En janvier, Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, avait indiqué que, si l’initiative n’aboutissait pas, la France reconnaîtrait l’Etat de Palestine.
Israël ne compte pas répondre aux exigences de la France
Depuis l’annonce de cette conférence, la France rêve de régler le conflit. Sauf que ce ne sera pas, à moins d’une surprise, le cas. Du côté israélien, on assure que « l’initiative française est contre-productive, car elle donne l’illusion aux Palestiniens qu’ils vont obtenir quelque chose de la communauté internationale, sans avoir à faire des concessions. » Netanyahu a ajouté qu’il rejetait « farouchement toute tentative d’imposer des diktats internationaux sur le processus de paix. » La France affirme qu’elle se donne dix-huit mois après le début de la conférence pour reconnaître l’Etat palestinien. Avec l’échec annoncé des négociations menées par l’Hexagone, la France peut d’ores et déjà annoncer sa reconnaissance de l’Etat palestinien…