L’Union des mosquées de France (UMF), l’une des organisations qui a porté la « charte de l’imam » aux côtés du CFCM notamment, a annoncé, hier, sa volonté « de créer son propre institut de formation (d’imams) sur le sol français. » Un projet qui, selon l’Union, « devrait voir le jour dès la rentrée de septembre 2018. » Le Maroc a accepté que les imams français originaires du royaume soient formés à partir de l’année prochaine en France, là où ils étaient auparavant envoyés à Rabat pour des études de sciences religieuses. Mais cela ne devrait en réalité pas changer grand-chose, puisque l’Union des mosquées de France s’est inspiré du modèle marocain pour la formation des imams.
Bien former les imams pour lutter contre le radicalisme
« L’UMF a fait le choix pragmatique et murement réfléchi de tirer profit de l’expérience du royaume du Maroc reconnue dans ce domaine sur le plan international », indique l’organisation dans un communiqué de presse publié ce dimanche. L’UMF qui, depuis 2015 et la signature d’une déclaration commune franco-marocaine, « accompagne des jeunes Français candidats et candidates à la fonction de l’imamat et de l’enseignement religieux dans leur projet de formation au sein de l’institut Mohammed VI de Rabat. » Pour l’UMF, l’institut de formation qui ouvrira ses portes en 2018 doit permettre de lutter « contre le radicalisme qui frappe une frange de notre jeunesse » et qui « repose en partie sur notre capacité à bien former nos cadres religieux et à leur donner les moyens adaptés à leur noble mission. »
Par ailleurs, l’Union des mosquées de France s’étonne de la polémique suscitée par sa « charte de l’imam. » Dans ce même communiqué, elle estime que, « face à la crise provoquée par la diffusion » du document de travail de cette charte « et la réaction de cinq fédérations musulmanes qui s’en est suivie, l’UMF appelle toutes les parties à prendre la mesure de la gravité du moment que vit notre pays à la veille de rendez-vous électoraux importants pour son avenir. » Pour l’Union, « dans ces moments particuliers, les musulmans de France ont besoin plus que jamais de consolider leur unité pour mieux servir l’unité et la cohésion de leur pays. »