En Allemagne, la méthode est la même qu’en France : plutôt que de combattre l’extrême droite frontalement, on préfère lui emprunter ses idées les plus nauséabondes. Le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, dans Bild, a remis au goût du jour la « Leitkultur », comprenez la « culture dominante. » Une façon de mettre en avant la « germanité » au moment où l’Islam connaît une croissance forte. Pour appuyer ses propos, le ministre a tenu à rappeler les racines chrétiennes de l’Allemagne et son refus de voir le nombre de burqas augmenter : « Nous sommes une société ouverte. Nous montrons notre visage. Nous ne sommes pas burqa », explique Thomas de Maizière. Un pied de nez à AfD, le parti d’extrême droite qui connaît un succès important outre-Rhin. Dans Libération, Elisa Goudin-Steinmann, spécialiste de l’Allemagne, explique que la « Leitkultur » est un concept « instrumentalisé par l’extrême droite. » Avec un objectif : s’opposer au multiculturalisme du pays. Du côté d’AfD, on prend très mal cette « droitisation » du ministre de l’Intérieur et l’on dénonce une « mise en scène gênante », voire « une tactique de campagne » alors que le parti d’extrême droite est bien placé dans les sondages au moment d’élire les membres du parlement régional de Rhénanie du Nord.
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