La tension est palpable entre la Syrie et Israël. Rien de nouveau a priori : les deux pays sont en état de guerre depuis plusieurs décennies. Mais la guerre civile qui avait éclaté en Syrie en 2011 avait au moins permis une accalmie entre Damas et Tel-Aviv. Mais depuis ce week-end, la perspective d’une issue positive au conflit semble se réduire, quitte à affaiblir les opposants à Daesh : un raid a en effet été mené par l’aviation israélienne en Syrie. Vendred, le Premier ministre Netanyahu a confirmé que son armée avait ciblé un convoi d’armes destiné au Hezbollah libanais et ajouté que ce genre d’opération pourrait être reconduit. « Quand on identifie des tentatives de transfert d’armes sophistiquées au Hezbollah et que nous avons des informations des services de renseignement à ce sujet, nous agissons pour les prévenir », a indiqué le Premier ministre.
« Nous continuerons à faire ce que nous devons faire »
Du côté russe, on n’a que peu apprécié ce raid. Pour le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, les tensions avec la Russie n’ont pas lieu d’être. « Nous ne voulons pas nous mêler de la guerre civile en Syrie ni provoquer une confrontation avec les Russes, mais la sécurité d’Israël prime avant tout », a-t-il assuré. Mais ce matin, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a tenu à affirmer qu’il avait convoqué l’ambassadeur d’Israël en Russie, Gary Koren, pour qu’il s’explique sur cet acte. Mais aussi sur les paroles d’Avigdor Lieberman, qui a affirmé : « Les Syriens doivent comprendre qu’ils sont tenus pour responsables de ces transferts d’armes au Hezbollah et que tant qu’ils continueront à les permettre, nous ferons ce que nous devons faire. » Israël a, en détruisant les armes du Hezbollah, violé l’espace aérien syrien et provoqué une riposte. « La prochaine fois que les Syriens utilisent leurs systèmes de défense aérienne contre nos avions, nous les détruirons sans la moindre hésitation », a prévenu le ministre israélien de la Défense qui ne plaisante pas. « Ceux qui sont de notre côté méritent beaucoup, mais ceux qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache », avait-il déclaré en 2015.