En défendant bec et ongles les intérêts d’Israël dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale française, Meyer Habib pensait être élu haut la main dans sa 8ème circonscription des Français établis hors de France. Si cette circonscription recouvre huit pays — Chypre, Grèce, Italie, Israël, Malte, Saint-Marin, Saint-Siège et Turquie —, la moitié des électeurs français de celle-ci sont basés en Israël. Ce ne devait donc être qu’une formalité pour Meyer Habib lors de ce premier tour des législatives, qui s’est déroulé le 4 juin dernier. Mais le député sortant n’a finalement terminé que deuxième, réunissant à peine plus de 35 % des suffrages derrière Florence Pavaux-Drory, l’ancienne assistante de François Mitterrand, mariée à l’ancien diplomate israélien Mordechai Drory et candidate de La République en Marche.
Meyer Habib accuse sa rivale d’être « ouvertement anti-religieuse »
Attaquée depuis le début de la campagne par les blogs israéliens — particulièrement par JSS News —, qui l’accusent d’être « franco-palestinienne » ou de soutenir BDS, Florence Pavaux-Drory est aussi la cible de basses attaques venues du camp Meyer Habib. Le député sortant accuse sa rivale d’être « ouvertement anti-religieuse, pro-palestinienne, soutenue par le journaliste Charles Enderlin ». Habib, après avoir appris son score du premier tour, a également montré qu’il était un adepte de la théorie du complot, accusant le Quai d’Orsay de ne pas avoir fait son travail pour faciliter les votes par correspondance, regrettant que les bureaux ont fermé à 18 heures en Israël contre 19 heures pour l’élection présidentielle, alors que « le dimanche n’est pas un jour chômé en Israël » et pointant du doigt le fait qu’il y avait, en Israël, deux fois moins de bureaux qu’en Italie. Paranoïaque, Meyer Habib ? Anxieux en tout cas à l’idée de perdre sa circonscription. Car Habib est en service commandé pour Netanyahu. Et une non-élection serait un échec cuisant, autant pour Meyer Habib que pour « Bibi ». Le Franco-Israélien doit, comme le lui a demandé le Premier ministre israélien, continuer « à défendre Israël avec la même force et la même détermination ». Meyer Habib, qui se dit « fier d’avoir clamé haut et fort notre attachement à Israël, à la centralité de Jérusalem », n’a pas réussi à séduire les électeurs israéliens. La vague En Marche ! pourrait avoir raison de lui. Soutenue par Nicolas Hulot ou encore Erik Orsenna, Florence Pavaux-Drory est bien partie pour lui ravir son siège à l’Assemblée Nationale.