Voilà un édile qui semble ne s’être jamais penché sur les textes de la loi de 1905. Henri Leroy, le maire Les Républicains de Mandelieu-La Napoule, a écrit aux gérants de l’enseigne H&M de sa commune suite à des plaintes de clients qui ne supportaient pas de voir, aux caisses du magasin, des vendeuses portant le foulard islamique. Dans cette missive — dont on trouve une copie dans MLNMag’, la publication municipale —, Henri Leroy indique avoir reçu de « nombreuses plaintes d’administrés et de clients, gênés par la tenue vestimentaire à caractère religieux de vos salariées ». Le maire estime donc légitime de demander aux gérants « d’agir pour qu’à Mandelieu-La Napoule, le port de signes religieux soit proscrit (sic) ». Le maire de la commune s’appuie sur un jugement de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui a estimé en mars dernier « que le règlement interne d’une entreprise pouvait, sous certaines conditions, prévoir l’interdiction du port visible de signes religieux ou politiques, comme le foulard islamique ».
H&M ne compte pas interdire le port du voile
Sauf que le fait que des employées de H&M portent le hijab n’empêche en rien l’enseigne de tourner correctement. De plus, comme le rappelle Libération, un autre arrêté de la CJUE indique que « La volonté d’un employeur de tenir compte des souhaits d’un client de ne plus voir les services dudit employeur assurés par une travailleuse portant un foulard islamique ne saurait être considérée comme une exigence professionnelle essentielle et déterminante. » Les gérants de H&M ne comptent d’ailleurs pas répondre favorablement à la demande du maire de Mandelieu. « Notre règlement intérieur permet à chacun de nos collaborateurs de s’habiller comme il le souhaite dans les limites fixées par la loi. Notre règlement intérieur n’interdit rien que la loi n’interdise elle-même », a indiqué à BuzzFeed une porte-parole de la marque.