A l’occasion de la Journée de la laïcité, la mairie de Paris dévoile son « Guide de la laïcité », un recueil de conseils pratiques dans le but d’éviter les débordements dans ses administrations. Qu’y trouve-t-on ?
Depuis 1958, « la laïcité est un des piliers de la république », peut-on lire dans la Constitution Française. Mais on a pu remarquer ces derniers temps que la définition de ce terme était encore floue : que ce soit à la remise du Prix de la laïcité ou lors d’une conférence organisée par les députés socialistes à l’Assemblée nationale, des femmes voilées ont été prises à partie.
La mairie de Paris a déjà sévi pour non-respect de la laïcité
La mairie de Paris a donc décidé – bien avant les attentats du mois derniers, précise-t-elle – de lancer un guide pour ses cadres, qui pourront désormais savoir ce qu’il est possible de faire ou non dans le cadre de la loi. Une initiative qui émane des syndicats des entreprises qui avaient fait part de leurs craintes par rapport à ce sujet jugé « sensible. » Les agents estimaient avoir besoin de consignes précises afin de bien respecter la loi.
Emmanuel Grégoire, adjoint aux Ressources humaines de la Mairie de Paris, indique pourtant que peu de cas on été rapportés à l’administration. Et il l’assure : « Il n’y a pas de signes de radicalisation à la mairie. » Quelques cas ont cependant été signalés, comme celui d’une personne licenciée parce qu’elle voulait porter le voile ou celui d’agents qui « priaient dans le placard de stockage », pensant avoir le droit de le faire.
Que dit ce « Guide de la laïcité » ?
Au sommaire de ce guide, la mairie distille des conseils aux encadrant, parle de prévention de comportements discriminatoires ou liste les signes ostentatoires, entre autres sujets.
Les signes ostentatoires interdits
Ils sont les signes révélateurs de l’appartenance religieuse de la personne. Pour cela, sur le lieu de travail, il est formellement interdit de porter la kippa, la croix, le hijab ou tout autre signe qui montre l’appartenance à une religion.
Les entretiens d’embauches
Lors d’un entretien d’embauche, aucun candidat ne peut être interrogé sur ses convictions religieuses, mais les informations qu’ils doivent formuler doivent seulement permettre l’évaluation de leurs aptitudes professionnelles et leurs capacités à occuper l’emploi proposé. Cependant, le recruteur est dans l’obligation de rappeler au prétendant au poste de « respecter les principes de la laïcité. »
L’usage de l’espace public
Selon la loi du 11 octobre 2010, les signes religieux et politiques discrets ne sont pas interdits. Seule la dissimulation du visage avec un voile intégral ou un casque ou encore une cagoule est illégal. Aussi, les prêches, les prières et les incantations sont interdites et ce pour « ne pas gêner le fonctionnement normal du service. »