Ce dimanche, Paris organise la conférence de paix sur le conflit israélo-palestinien attendue depuis plusieurs mois. La nouveauté, c’est que ni les Israélien ni les Palestiniens n’assisteront à cet événement. Mais la liste des invités est fournie : soixante-quinze pays seront représentés à Paris, une quarantaine de ministres des Affaires étrangères seront présents — parmi lesquels le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui a récemment déclaré que la droite israélienne était un « obstacle » à la paix —, mais également des organisations internationales, de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à la Ligue arabe, en passant par l’Organisation de la conférence islamique (OCI). A quoi va servir cette conférence si ni les Israéliens ni les Palestiniens n’y participent ? A priori, à pas grand-chose. Côté palestinien, pourtant, on attend impatiemment de savoir ce qui sera dit à Paris.
Israël voit la conférence comme une « imposture »
Mais on sait d’ores et déjà que les parties présentes en France dimanche rappelleront que la paix est la seule issue possible et passe par la reconnaissance de deux Etats. Mais les Israéliens ont annoncée qu’ils ne tiendraient pas compte des remarques de ce qu’ils qualifient de « procès » contre Israël. En effet, plusieurs hautes personnalités israéliennes ont affirmé que la conférence de paix parisienne ressemblait à une nouvelle « affaire Dreyfus », à une « imposture » ou encore à une « illusion très néfaste. » Il faut dire que, depuis le vote de la résolution 2334 au Conseil de sécurité de l’ONU qui condamne la colonisation israélienne, les relations entre le pays du Proche-Orient et la communauté internationale sont tendues. Alors, la colonisation continue… Plus de 400 000 Israéliens vivent toujours aujourd’hui dans les colonies illégales de Cisjordanie.
Après dimanche, le statu quo ?
Au Point, un diplomate français estime pourtant qu’il est indispensable de croire en la conférence de paix sur le conflit israélo-palestinien. « Le statu quo n’est pas possible. La tension est très forte », dit-il, se désolant de « la frustration quotidienne de la population en Cisjordanie avec tout ce qui accompagne l’occupation sur le terrain. » Côté israélien, on tente de faire bonne figure : « La grande majorité des Israéliens sont prêts à de vrais compromis s’ils ont en face d’eux une volonté sincère de faire la paix », assure Emmanuel Nashon, porte-parole de la diplomatie israélienne, qui refuse cependant d’arrêter la colonisation qui, dit-elle, n’a « jamais été un obstacle à la paix. » Du coup, Israël dénonce une « conférence de nature futile qui permet une fois de plus aux Palestiniens de ne pas faire face à leurs obligations et de négocier directement avec Israël. » Lundi, rien ne devrait avoir changé au Proche-Orient. Et la colonisation, elle, continuera sa progression.