Intervenant au cours de la conférence « Smarter Borders », organisée la semaine dernière en Hongrie par Borderpol – une agence internationale spécialisée dans les questions frontalières -, Marina Ripa-Braescu, directrice de la Sécurité de la compagnie aérienne suisse Swiss International Air Lines, a indiqué que les plateaux repas pré-commandés seraient une source d’information précieuse pour les gouvernements, afin d’en savoir davantage sur le profil des voyageurs avant leur arrivée dans le pays. « Par exemple, si un passager commande un menu halal ou casher, vous pouvez commencer à en savoir un peu plus sur cette personne », a déclaré Ripa-Brescu.
Passeport, sexe, lieu de naissance et mode de paiement déjà communiqués
La cadre de la compagnie suisse a néanmoins tenu à préciser que ce type d’informations n’était pas mis à la disposition des autorités nationales. Et a insisté sur le fait que la Swiss Air Lines n’a aucunement l’intention de s’y soumettre. Mais les craintes d’une application de cette procédure sont, elles réelles. Aujourd’hui, les compagnies aériennes commerciales ainsi que les jets privés sont dans l’obligation de fournir aux autorités une série de données personnelles sur les passagers qu’ils transportent, au risque de devor payer une amende s’ils s’y refusent. Il s’agit notamment des indications du document de voyage (passeport), dont le sexe, le lieu de naissance, ainsi que le mode de paiement utilisé. Les préférences culinaires ne font pas – pour l’instant – partie des données obligatoirement transmises.
Interrogé par le site Middle-East Eye, un porte-parole de la Swiss International Air Lines a confirmé les propos de sa collègue Marina Ripa-Brescu. « Les compagnies ne sont pas tenues de fournir une quelconque indication sur leurs voyageurs concernant les croyances religieuses, la santé ou les opinions politiques », a-t-il précisé. « Ces informations, tout comme la commande de plateaux repas spécifiques, ou la réservation d’une chaise roulante, ne sont pas transmises aux autorités », insiste-t-il. Il n’empêche : suite aux déclarations de Ripa-Brescu, pour qui ce type d’informations serait « intéressant » et « utile » aux autorités, la compagnie suisse a dû publier jeudi dernier un communiqué par lequel elle confirmait une nouvelle fois ne jamais transmettre ces informations personnelles.