Menacé d’expulsion depuis plusieurs semaines, l’imam de la mosquée As Sounna de Marseille pourrait bientôt être renvoyé de France vers l’Algérie, où les services de renseignement le surveillent. Ceux-ci « ont toujours dit qu’il n’y avait pas de problème » avec l’imam, indiquait récemment un collaborateur du ministère de l’Intérieur.
Ce jeudi, la commission d’expulsion du tribunal de Marseille a pourtant donné un avis favorable à l’expulsion de l’imam. Figure incontournable du salafisme quiétiste en France, où il est arrivé en 1984, El Hadi Doudi est accusé d’avoir tenu des propos haineux et violents contre les chrétiens et les juifs il y a dix ans, et fait des prêches « contraires aux valeurs de la République » entre 2013 et 2017.
El Hadi Doudi a été auditionné mercredi après-midi par les membres de la commission d’expulsion. Mais ses explications n’ont visiblement pas convaincu. Accusé d’avoir tenu des propos violents à l’encontre des caricaturistes ayant dessiné le Prophète, l’imam a toujours expliqué n’avoir « pas incité les gens à les tuer, ni à manifester. »
Alors, l’imam marseillais retournera-t-il en Algérie ? Rien n’est sûr à ce sujet : l’avis du tribunal de Marseille n’est que consultatif et c’est au ministère de l’Intérieur de prendre un arrêté d’expulsion. Mais l’avocat d’El Hadi Doudi prévoit, si le ministère de l’Intérieur agit, de saisir le tribunal administratif de Paris et la Cour européenne des droits de l’Homme car le leader religieux « risque la torture s’il rentre en Algérie », indique-t-il.