Ce vendredi 3 juin se creuse une tombe, comme une blessure, une déchirure… venant ouvrir les chairs d’une humanité heurtée. Ce vendredi 3 juin, Muhammad Ali — légende de la boxe, héros humaniste habité par une soif de justice, de reconnaissance, d’égalité, hanté par une lutte acharnée pour la défense des libertés — s’est éteint. Mais, sa lumière, depuis les divins cieux, brillera toujours, étoile guidant les pas de la planète vers la sagesse ; lui qui a tatoué le monde de façon indélébile de grandeur, et de bravoure. Lui, qui a mené tant de glorieux combats, et qui a fini par se laisser emporter par sa dernière et plus longue bataille, contre la maladie de parkinson. Mais s’il a perdu une bataille, il n’a pas perdu la guerre. C’est en vainqueur qu’il quitte la vie, lui qui demeura toujours vivant, dans le sein de nos souvenirs.
C’est le coeur lourd et attristé que je salue un immense sportif qui vient de nous quitter, qui a propulsé la boxe à son âge d’or. Je m’incline devant un homme qui s’est érigé en figure de modèle, affrontant la vie comme il affrontait le ring, avec un courage admirable, engagé totalement, impliqué dans des luttes qu’il jugeait vitales. C’est avec une grande émotion que je clame mon admiration pour cet altruiste philanthrope qui a sacrifié des années de sa carrière, pour se battre pour ce qu’il trouvait juste. Ainsi, il a fait grandir l’humanité, a contribué à l’élever, rejetant les affres de la ségrégation, dépassant les craintes et rejetant les préjugés, instaurant la tolérance. Avec humilité, j’adresse quelques mots d’hommage à Muhammad Ali, ce champion, ce héros, cette icône, cette légende, cet homme…
Après de douloureux efforts, voici la mort qui surgit et se saisit de votre corps. Noircissant de pleurs une humanité dont les yeux saignent… Aujourd’hui, notre terre gémit d’avoir perdu Muhammad Ali. Désormais les poumons du ciel sans relâche respireront son âme, insufflant le souffle de sa mémoire, et maintenant en vie l’âme de ce génie. Aujourd’hui, le soleil, revêt de noir l’or de ses feux… L’œil du monde est privé de si beaux yeux, que son regard s’aveugle, lui à qui la maladie a arraché tant de bienveillance, un homme fort qui bravait les souffrances, qui sur le corps décharné de nos sociétés faisait refleurir l’espoir, transcendait les pouvoirs.
Cette mort tragique sonne le glas, comme un coup de poignard venant blesser en plein coeur l’altérité terrassée, et une humanité au visage tuméfié, traversé de larmes déversées. Mais tel Muhammad Ali au combat, l’humanité se relèvera et j’ai foi pour qu’elle perpétue ces si beaux combats. Toute étoile se meurt, mais, au fond de nos souvenirs, continuent à voyager leurs couleurs. Muhammad Ali, l’humanité te pleure, et chaque jour j’espère que pousseront les fleurs de ton héritage, prophète fidèle du destin divin, Ô , éclipse éternelle…