Mercredi 3 janvier, un homme s’est fait exploser peu avant la première prière du matin au milieu des fidèles musulmans, dans une mosquée de Gamboru, une ville au carrefour du Nigeria et du Cameroun.
« Pour l’instant, 14 corps ont été sortis des décombres de la mosquée, dans le quartier d’Unguwar Abuja, qui a été totalement détruite par l’explosion », a rapporté un des membres des milices civiles sur place.
Mais le bilan n’est que provisoire. « Seul le muezzin a survécu et nous pensons qu’il y a beaucoup plus de victimes sous les décombres », a t-il ajouté.
L’attentat n’a pas été revendiqué, mais il aurait été perpétré par les hommes de Boko Haram. Gamboru, grande ville marchande, était tombée aux mains du groupe terroriste en août 2014. Malgré la reprise de la ville en septembre 2015, avec l’aide de l’armée tchadienne, les combattants de Boko Haram continuent de mener des attaques sur les villages alentour et les routes de la région.
Fin novembre dernier, un autre attentat suicide dans une mosquée leur a été attribué à Mubi dans le nord-est du Nigeria, provoquant la mort d’une cinquantaine de personnes.
Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a affirmé dans son discours de la nouvelle année que le pays « en a fini avec Boko Haram », mais le nombre d’attaques, d’attentats et de raids sur les postes militaires a fortement augmenté ces deux derniers mois.
Mardi 2 janvier, le chef de file historique du groupe, Abubakar Shekau, revendiquait encore des attaques commises au mois de décembre dans la région de Gamboru.
L’insurrection du groupe terroriste qui dure depuis huit ans a fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria.