La troisième version du décret signée par Donald Trump le 25 septembre dernier interdisant l’entrée sur le sol américain aux ressortissants de huit pays à majorité musulmane (dont le Tchad, le Yémen, la Syrie…) a de nouveau été suspendue par un juge fédéral le 17 octobre.
L’Etat de Hawaï a contesté cette mesure devant un tribunal fédéral de Honolulu et a fait valoir que les lois sur l’immigration ne permettent pas au président des Etats-Unis d’imposer des restrictions à six de ces pays (Corée du Nord et Venezuela non inclus).
Le juge Watson a estimé que le décret « souffre des mêmes maux que le précédent : le manque de preuves que l’entrée des plus de 150 millions ressortissants des six pays serait préjudiciable aux intérêts des États-Unis. »
« Nous continuerons à résister contre les politiques discriminatoires »
Donald Trump a pourtant défendu son interdiction. Ce jugement « porteur d’erreurs dangereuses sape les efforts du président pour protéger la population américaine », a réagi la Maison-Blanche. Mais pour l’instant, l’entrée en vigueur de cette mesure est suspendue.
« Malheureusement il est très probable que Trump fasse appel de cette décision. Cependant c’est une victoire pour nous, car chaque tribunal a constaté que cette interdiction est discriminatoire envers les musulmans », souligne Hussam Ayloush, directeur de la section Californie de CAIR (Conseil des relations américano-islamiques).
Le 18 octobre, CAIR, des associations musulmanes et d’autres ONG non confessionnelles de Los Angeles, New York et Washington ont également organisé une grande marche dans la capitale. Avec pour principal slogan, « No Muslim Ban Ever », mais aussi « Ni haine, ni peur, les musulmans sont les bienvenus ici », les manifestants se sont dirigés vers la Maison-Blanche.
« Cette marche était le point culminant de plusieurs semaines de mobilisation à travers le pays. Notre voulions montrer que la communauté musulmane et ses alliés continueront à s’exprimer et à résister contre les politiques discriminatoires », a fait savoir Hussam Ayloush.