Il y a un problème de « confiance entre les forces de l’ordre et les jeunes » à cause des contrôles d’identité bien trop souvent au faciès. Le constat est d’Emmanuel Macron, il avait alors mis le doigt sur ce problème en pleine campagne. Ces dernières années, de nombreux simples contrôles d’identité se sont bien souvent transformés en violences policières. Face à ces contrôles au faciès, les dirigeants français bougent peu : l’été dernier, les députés avaient refusé de mettre en place un récépissé préconisé par le Défenseur des droits il y a quelques années. Ce document aurait pourtant, selon ce dernier, réduit « mécaniquement le nombre de contrôles abusifs ». Devant l’immobilisme politique face à ce problème — les jeunes Noirs ou d’origine maghrébine ont vingt fois plus de risques d’êtres contrôlés par la police —, la préfecture de police de Paris pourrait bien prendre une décision inédite.
En effet, indique BFMTV, « une réflexion est en cours à la préfecture de police de Paris sur l’utilité réelle des contrôles d’identité. » Les forces de l’ordre pourraient, à l’avenir, diminuer la fréquence de ces contrôles à Paris et en petite couronne. Pour Mathieu Zagrodski, chercheur associé au CESDIP, interrogé par BFMTV, « le contrôle d’identité est souvent utilisé non pas dans un objectif de recherche d’information ou de recherche d’affaires mais beaucoup comme affirmation de l’autorité. Les policiers vont contrôler des groupes de jeunes ou des individus pour montrer qu’ils sont là, qu’ils contrôlent le territoire et quelque part, qu’ils sont dans une position de supériorité par rapport aux individus concernés. » Inefficaces et discriminatoires, ces contrôles ont même un effet néfaste, créant de la tension dans certains quartiers. Selon la chaîne d’information, la préfecture de police va, dans un premier temps et grâce à une application sur smartphone, quantifier le nombre de contrôles d’identité. Pour, pourquoi pas à l’avenir, donner des consignes pour faire baisser leur fréquence.