Avec plus de 67 millions de mètres carrés, le nouvel aéroport turc, qui sera inauguré le 29 octobre prochain, sera le plus grand du monde. Si Recep Tayyip Erdogan est considéré comme un « dictateur » par la presse française, jamais on n’aura vu despote aussi ouvert sur le monde. Car le futur aéroport international d’Istanbul a pour ambition de desservir 300 destinations dans le monde et d’accueillir 250 millions de passagers par an à terme. Il n’aura fallu que trois ans et demi pour construire cet aéroport. Si certaines ONG ont dénoncé la mort de 400 ouvriers — 27 selon l’exécutif turc —, la Turquie attend avec impatience son joyau qui devrait générer, à l’horizon 2025, jusqu’à 200 000 emplois directs et indirects et contribuer à hauteur de 5 % au PIB du pays.
Recep Tayyip Erdogan lance un signal fort au monde : il veut développer l’économie turque après une série de critiques émanant de la communauté au moment de la présidentielle de juin dernier. En froid avec les Etats-Unis depuis le début de la crise monétaire turque, le président veut rester offensif. Lors d’un discours devant les dirigeants de son parti, il a lancé : « Nous allons continuer à produire, à accroître le volume des exportations, à développer l’emploi et poursuivre notre croissance record. Si vous nous attaquez avec vos dollars, nous poursuivrons notre chemin par d’autres moyens. » Et le futur aéroport international d’Istanbul entre parfaitement dans cette stratégie de développement. Avec un fleuron sur lequel Erdogan compte bien miser : Turkish Airlines, qui va profiter du nouvel aéroport pour faire passer sa flotte de 329 à 424 appareils d’ici à 2023.