Alors que les Assises territoriales de l’Islam de France se déroulent un peu partout en France, aussi bien métropolitaine qu’outre-mer, l’institut Montaigne ne veut pas perdre son influence auprès de l’Elysée. Si bien que Hakim El Karoui, actif sur la question de l’Islam au sein de l’institut Montaigne, a choisi de faire fuiter ses propositions pour l’« Islam de France » avant même le 15 septembre, date à laquelle les résultats des consultations des autorités musulmanes par les préfet doivent remonter au ministère de l’Intérieur. Un timing qui ne doit rien au hasard : Hakim El Karoui veut peser sur cette thématique et ne compte pas attendre d’avoir les ressentis du terrain pour proposer des mesures.
Le Monsieur Islam d’Emmanuel Macron va remettre au président de la République un rapport qui contient au moins deux propositions phares. La première, c’est la mise en place d’un « Tracfin islamique », selon Europe 1 qui a pu consulter le rapport. Tracfin est un organisme du ministère de l’Economie et des Finances en charge de la lutte contre la fraude, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L’institut Montaigne préconise la mise en place d’une structure au sein de la future Association pour le financement et le soutien du culte musulman (AFSCM). Une façon de ménager autant le gouvernement que le CFCM qui a posé les bases de cette association au début de l’été. Objectif : contrôler et réguler le secteur parfois très opaque du Hajj.
Autre mesure discutée depuis plusieurs années : la taxe halal. Là, précise Europe 1, ce serait une autre institution, nouvelle elle aussi, qui organiserait et financerait le culte musulman qui serait en charge de taxer la viande issue de l’abattage rituel. L’Association musulmane pour l’Islam de France (AMIF). Reste à savoir si ces deux premières mesures sont compatibles avec la loi de 1905 ou à savoir comment l’Etat va réussir à la contourner. L’institut Montaigne doit également convaincre les autorités musulmanes. Cependant, El Karoui, s’il compte sur le CFCM, compte bien se passer des services de l’ex-UOIF, en « perte de vitesse » selon lui. Pour résumer, l’institut Montaigne assure que l’Islam en France dispose de suffisamment de fonds mais de pas assez de transparence. « L’Islam de France, contrairement à ce que l’on dit, n’est pas pauvre. Il faut juste que ceux qui l’appauvrissent s’écartent de la gestion des flux financiers », résume El Karoui.