A Marseille, une synagogue a été vendue à une association musulmane pour être transformée en mosquée. Du simple « bon sens », selon les associations locales.
Mardi dernier, le quotidien La Provence annonçait la vente de la synagogue Or Thora, située dans le 1er arrondissement de Marseille, à une association musulmane qui gère une mosquée quelques mètres plus loin. Cette synagogue, datant de 1962, année lors de laquelle les juifs d’Algérie sont venus s’installer dans la commune, accueille 250 personnes. Une fréquentation plutôt faible depuis quelques années, les juifs s’étant expatriés vers d’autres quartiers. La mosquée Bilal devenant, elle, trop petite pour accueillir les fidèles, un compromis de vente a été signé : la synagogue deviendra, très prochainement, une mosquée.
Une transaction commerciale de « bon sens »
Pour les communautés juive et musulmane, cette opération est parti d’un constat financier clair : l’entretien de la synagogue désertée par ses fidèles devenait couteux. Moussa Koité, le responsable de la mosquée Bilal, explique que cette vente « n’est qu’une simple question de bon sens. Ce n’est qu’une transaction commerciale, la vie continue ! Une mosquée, c’est un bâtiment. Une synagogue, c’est un bâtiment. Un simple transfert de compétences, il ne faut pas en faire un problème de sacrilège. » Une réponse aux nombreuses critiques autour de la vente. Zvi Ammar, président du Consistoire de Marseille, rétorque : « Nous avons tous le même dieu, l’essentiel est que tout ça se passe en bonne harmonie. Il faut que ces mots-là prennent toute leur signification. Evidemment, pour ceux qui ont connu cette synagogue (…), il peut y avoir un peu de nostalgie, mais il faut aller de l’avant. » « Où est-il écrit que les juifs et les musulmans ne doivent pas faire des affaires ensemble ? », poursuit Moussa Koité, qui rappelle : « Ils le font depuis l’époque du prophète ! Ça ne pose pas de problème aux musulmans. »