dimanche 24 novembre 2024
11.2 C
Paris

Tariq Ramadan peut-il vraiment être correctement soigné en prison ?

« Le 2 février, Tariq est rentré debout. Aujourd’hui, il vient me voir au parloir en fauteuil roulant. » Fin mars, Iman Ramadan alertait quant à l’état de santé de son mari, actuellement en détention provisoire à Fresnes, où il est soigné. Une nouvelle expertise médicale avait alors été diligentée par la justice. Les conclusions de celle-ci devaient être livrées fin mars, avant que la date ne soit finalement fixée au 15 avril.

L’expertise conclut que Tariq Ramadan souffre bien « d’une sclérose en plaques depuis 2014, diagnostic considéré comme certain. » Pour les médecins, « il n’y a pas eu de poussée de la maladie » ces dernières semaines. Et que Tariq Ramadan se déplace aujourd’hui en fauteuil roulant et soit victime de nombreux maux est, assurent les experts médicaux, dû au stress qui « peut majorer les symptômes. »

La conclusion est donc la même que la précédente : « La prise en charge actuelle de Monsieur Tariq Ramadan n’est pas incompatible avec la détention », peut-on lire dans le rapport. Mais les conclusions sont plus nuancées qu’on a pu le lire un peu partout. « Toutefois les experts insistent sur le fait que Monsieur Tariq Ramadan, s’il restait en détention, devrait continuer à bénéficier de l’accès aux soins, c’est-à-dire au traitement qui lui a été prescrit et à la prise en charge médicale qui lui est associée », peut-on lire.

« Il doit voir un médecin tous les jours, ce qui n’est pas le cas »

Quelles sont exactement les conditions à une poursuite de la détention ? Les experts recommandent « un suivi neurourologique, psychothérapique et kinésithérapique. » Or, selon l’avocat de Tariq Ramadan, ce suivi n’est pas garanti par la détention. « A ce jour, l’administration pénitentiaire de Fresnes n’est pas en mesure de lui procurer l’accès aux soins requis par son état de santé », dit-il aux juges en charge du dossier. Iman Ramadan nous indiquait par exemple, lors d’un entretien téléphonique, que les séances de kinésithérapie sont « sommaires » et « irrégulières », citant par exemple le week-end de Pâques lors duquel son époux n’avait pas pu voir de médecin.

Me Emmanuel Marsigny confirme que, alors que « la kinésithérapeute de Fresnes estime que Monsieur Ramadan a besoin d’une à deux séances par jour en raison de l’état actuel de la mobilité de ses membres inférieurs, avec des crampes et des douleurs constantes », Tariq Ramadan ne bénéficie actuellement que de trois séances par semaine. « Il doit voir un médecin tous les jours, ce qui n’est absolument pas le cas », ajoute l’avocat.

« Apparition de nouveaux symptômes »

Me Marsigny estime par ailleurs que « le placement à l’isolement (de Tariq Ramadan) ne fait que compliquer encore davantage l’accès aux soins prodigués par ailleurs insuffisants. » L’avocat assure enfin que l’expertise, effectuée il y a quinze jours, et ses conclusions sont « obsolètes », notamment « en raison de l’évolution de la maladie et de l’apparition de nouveaux symptômes ou de l’aggravation de ceux constatés comme la paresthésie des membres supérieurs et inférieurs. »

L’absence d’accès aux soins adéquats et la dégradation de l’état de Tariq Ramadan sont « inacceptable », conclut Me Marsigny qui demande que son client soit soigné « en milieu neurologique et non en milieu carcéral. » L’avocat demande un « complément d’expertise » et que soit scrupuleusement vérifié le fait que la « prise en charge est pratiquement possible en milieu carcéral. »

Actualités en direct

Pourquoi de nombreux musulmans hautement qualifiés choisissent-ils de quitter la France ?

L'étude "La France, tu l’aimes mais tu la quittes"...

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Les brèves

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Israël : la fin de l’impunité ?

Des juges britanniques demandent au Premier ministre Sunak de stopper la vente d'armes à Israël et lui suggèrent de sanctionner les responsables israéliens.

Espagne : vers la reconnaissance de l’Etat palestinien

Le gouvernement espagnol veut reconnaître l'Etat palestinien avant l'été. L'annonce est prévue pour le 9 juin.

Sur fond de génocide en Palestine, l’iftar de la Maison-Blanche annulé

Les invités de l'iftar de la Maison-Blanche ont refusé de rompre le jeûne avec le président Biden qui doit, selon eux, revoir sa position sur Israël.

Editoriaux

Nos Categories