Le maire Les Républicains de Villeneuve-Loubet a pris la défense de ses administrés, qui avaient exigé d’une touriste australienne revêtue d’un burkini de quitter la plage.
Son comportement était « indécent ». C’est par cet adjectif que Lionnel Luca, député-maire de Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, a pointé la responsabilité de Zeynab Alshelh, une touriste australienne de 23 ans, dans un incident qui l’a confrontée aux habitants de cette commune de la Côte d’Azur.
Vêtue d’un burkini, Zayneb entendait profiter des joies de la baignade en compagnie de sa mère, confortée dans son bon droit par la décision du Conseil d’Etat. L’instance avait jugé, le 26 août dernier, « anti-constitutionnels » les arrêtés d’interdiction pris à l’encontre des nageuses en burkini dans une trentaine de villes côtières – dont la première étaVilleneuve-Loubet.
« Soit on partait, soit ils appelaient la police »
Les autres estivants les ont prises à parti, elle et sa mère, leur sommant de quitter la plage. Une vidéo diffusée dimanche soir sur la télévision australienne Channel 7 montre des baigneurs effectuant des gestes de mépris et de dénigrement envers les deux femmes. « Nous avons été menacées par des locaux, qui nous ont sommé de quitter la plage si nous ne voulions pas qu’ils appellent la police », a confié la jeune étudiante en médecine à la chaîne australienne. « Pourtant, la loi française a bien autorisé le port du burkini sur la plage mais les habitants n’étaient pas contents », a-t-elle ajouté.
Prenant la défense de ses administrés, Lionnel Luca, interrogé par l’AFP lundi soir, a confié que Zeynab Alshelh « aurait dû se demander si les gens de la région n’étaient pas encore sous le coup de l’attaque djihadiste qui a tué 86 personnes ». « Elle ne peut pas venir sur nos plages de manière innocente, vêtue d’un habit religieux symbole du fondamentalisme qui nous a tués », a renchéri l’élu de droite. La polémique sur le burkini n’est pas encore prête de s’éteindre.