En août 2015, Stéphan Pélissier a été arrêté alors qu’il tentait de passer la frontière avec sa belle-famille syrienne. Arrivés en Grèce illégalement après avoir fui leur pays en guerre, ses beaux-parents, un cousin et sa belle-sœur venaient d’effectuer une première traversée en Méditerranée sur un Ziodac bondé. Quand Stéphan Pélissier a appris qu’ils s’apprêtaient à embarquer de nouveau pour gagner l’Italie, il a décidé d’aller les chercher en voiture.
Depuis, l’homme est poursuivi pour « trafic de clandestins ». Malgré son lien familial avec les personnes qu’il a secouru, la justice grecque refuse d’en tenir compte dans son dossier. « Les Grecs veulent faire un exemple et décourager l’action solidaire », déplore t-il.
Stéphan Pélissier avait adressé une lettre au Président de la République, dans laquelle il demandait aux autorités françaises de l’aider à ce que la Grèce abandonne les poursuites contre lui, en vain. Il reproche à l’Etat de l’avoir baladé entre ses ministères.
« En clair, soit je paye, soit je fais appel »
« Je suis donc poursuivi pour avoir tenté de sauver mon beau père, ma belle-mère, mon beau-frère et ma belle-sœur. Poursuivi comme un vulgaire passeur, poursuivi comme un criminel, par un état européen. J’ai pourtant prouvé aux autorités grecques le lien de parenté. Je suis d’autant plus scandalisé que l’aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier n’est pas poursuivie lorsqu’il s’agit de membres de la famille, même lorsque les faits se déroulent hors de France dans un pays européen ou appartenant à Schengen », écrivait-il à Emmanuel Macron.
L’Albigeois qui a également crée une pétition sur internet pour l’arrêt des poursuites, a déjà annoncé son intention de faire appel. Sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter, il appelle au soutien en relayant son histoire.
« Verdict : 7 ans de prison avec possibilité de rachat à hauteur de 5 euros par jour pendant 7 ans. En clair, soit je paye, soit je fais appel », tweetait-il le 29 novembre.
Verdict : 7 ans de prison avec possibilité de rachat à hauteur de 5 euros par jour pendant 7 ans. En clair, soit je paye, soit je fais appel
— Pélissier Stéphan (@s_pelissier) 29 novembre 2017
Mais le cas de Stéphan Pélissier n’est pas isolé. Ces dernières années plusieurs personnes ont été accusées d’être des passeurs de migrants ou de leur apporter de l’aide comme Cédric Herrou et Houssam el Assimi en France, mais aussi Mussie Zerai en Italie ou encore une britannique accusée d’avoir fait passer une fillette afghane en Angleterre depuis la jungle de Calais. Un « délit de solidarité » dénoncé en janvier dernier par GISTI, le Groupe d’information et de soutien des immigrés mais aussi par Amnesty International.