Le 12 mai dernier, l’Iran annonçait à ses citoyens qu’ils ne pourraient pas accomplir le Hajj en 2016. Pour Téhéran, qui accusait Ryad de « sabotage », « les conditions n’(étaient) pas réunies » pour assurer la sécurité des Iraniens. Un an plus tôt, un drame secouait La Mecque : une gigantesque bousculade faisait 2 300 morts, dont plus de 460 Iraniens. L’Ayatollah Ali Khamenei avait alors appelé les musulmans du monde entier à décharger l’Arabie Saoudite de sa mainmise sur les lieux saints de la Mecque et de Médine. Un peu plus de six mois après cette nouvelle brouille entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, c’est l’heure du réchauffement. Ryad a en effet invité les autorités iraniennes à discuter d’un éventuel retour des fidèles à La Mecque cette année.
« L’Arabie Saoudite verse le sang des musulmans en Irak, en Syrie, au Yemen »
Mais du côté de Téhéran, pas question pour autant de pardonner. Si l’Iran assure qu’il va « répondre dans les prochains jours » à l’invitation saoudienne car « il faut trouver une solution pour le logement des pèlerins, la nourriture, les questions médicales, le transport, les questions bancaires et consulaires », en septembre dernier, le président Hassan Rohani avait assuré que « l’Iran ne pardonnera jamais pour le sang versé de ces martyrs morts au Hajj. » Le dirigeant iranien déclarait alors : « Si le problème avec le gouvernement saoudien se limitait au hajj, on aurait peut-être trouvé une solution. Mais malheureusement ce gouvernement, avec les crimes qu’il commet dans la région et son soutien au terrorisme, verse le sang des musulmans en Irak, en Syrie, au Yemen et quotidiennement bombarde sauvagement les femmes et les enfants yéménites. » Les prochaines discussions, si Téhéran les accepte, devraient être tendues…