Le mot n’a pas mis longtemps à arriver. « Islamique. » Le débat d’hier soir était un moment majeur de cette campagne présidentielle. Et pour éviter d’avoir à parler de ses déboires judiciaires, François Fillon a été le premier à parler du « fondamentalisme islamique. » Forcément, Marine Le Pen ne s’est pas faite prier pour embrayer sur ce même sujet. « Si on n’interdit pas les Frères musulmans, nous serons submergés par le fondamentalisme islamique », a déclaré la candidate du Front National, qui estime également qu’il faut retrouver « la maîtrise de nos frontières. » Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, invités eux aussi à parler de ce thème, ont été moins virulents. Le candidat du Front de gauche a notamment rappelé que, en ce qui concerne le terrorisme, « la religion n’est qu’un prétexte. »
Le Pen veut « une police du vêtement dans la rue »
Plus étonnant, une discussion à propos du… burkini. Près de dix mois après la polémique liée à ce micro-phénomène, les candidats ont tenu à donner leur avis sur ce maillot de bain pudique. « Il y a quelques années, il n’y avait pas de burkini sur nos plages, je sais que vous êtes pour Monsieur Macron », a notamment tenu à dire Marine Le Pen, dans un long monologue consacré à la laïcité. La candidate du FN dénonçait alors les « revendications incessantes, vestimentaires, alimentaires. » Comprenant le port du voile et le halal. Pour Emmanuel Macron, la patronne de l’extrême droite français « divise la société » et de faire de « plus de quatre millions de Françaises et de Français dont la religion est l’Islam et qui sont, pour la très grande majorité absolument pas dans le communautarisme, mais qui vivent dans notre République » ses ennemis. Quant à l’interdiction des signes religieux dans les espaces proposée par Marine Le Pen, Macron dénonce la volonté de mettre en place « une police du vêtement dans la rue. » Bien évidemment, il a également été question, par Emmanuel Macron, de cette laïcité faite pour protéger une femme installée « à la terrasse d’un café », référence au bar de Sevran. Si les candidats semblent avoir regardé le reportage de France 2 sur le sujet, ils ont semble-t-il oublié de lire la contre-enquête qui montrait que le fondamentalisme islamiste n’avait absolument pas investi ce café d’Île-de-France.